Courir le vaste monde.

Alex Cousseau. Ed. Le Rouergue, 19 euros.
Nous sommes au 18e siècle et notre histoire démarre sur une côte déchiquetée où la mer est d’abord un danger. Elle charrie à l’occasion les carcasses de bateaux pris dans la tempête, et pousse sur le rivage marchandises et naufragés.
Cette contrée, c’est un petit bout de Bretagne qu’on appelle le pays Pagan, au nord du Finistère.
Lison grandit là avec son père Jobic, qui est chiffonnier, et son grand frère Eliaz. C’est une vie très modeste.
Je manque de presque tout. En cela, je ressemble à la plupart des autres enfants de ce pays. Je vis entre quatre murs crasseux et ne mange que rarement à ma faim. Mais Jobic m’offre l’essentiel.
L’essentiel, c’est l’amour dont le chiffonnier couvre Lison et Eliaz, un amour qu’il exprime en leur racontant les contes et légendes de cette terre riche en folklore.
Avec ses récits, Jobic éveille l’intelligence de ses enfants, active leur imagination… et sans doute est-ce cela qui leur donne l’envie d’aller voir "de l’autre côté de l’horizon".
Eliaz peut assumer ce désir ; Lison ne s’y autorise jamais à voix haute, car l’océan est une affaire d’hommes.
Et puis un jour, les enfants se retrouvent orphelins. Lison a 15 ans, Eliaz sept de plus.
Jobic avait préparé le futur : ils partiront à Brest, l’un s’engagera sur un navire marchand, et l’autre deviendra couturière.
Sauf que Lison ne l’entend pas de cette oreille…