La lune a-t-elle une influence sur les plantes ?

Pour memo : Il y a 4,5 milliards d’années, le système solaire se résumait à une immense partie de flipper cosmique. À cette époque, une protoplanète de la taille de Mars a percuté la Terre encore en formation. La collision a été si puissante qu’elle a fait voler en éclat cet impacteur, baptisé Théia, et propulsé d’énormes quantités de matière en orbite autour de la Terre, une matière qui a fini par s’amalgamer pour donner naissance à la Lune.
Extraits de "Pas à pas vers une Terre vivante".

  • Les rythmes lunaires
    La lune est donc issue de la terre. Elle nous est fondamentalement liée. Les rythmes lunaires sont intégrés aux cycles de la vie sur Terre. Ainsi nous avons le cycle nodal lunaire, d’une part et le positionnement de la lune par rapport à la terre (périgée et apogée), d’autre part. Le cycle nodal correspond aux nœuds lunaires. « Les nœuds lunaires sont les points de l’orbite de la Lune où elle traverse l’écliptique, la trajectoire du soleil dans le ciel. Lorsque la lune est à son apogée (406.700 km), elle est au plus loin de la terre et a probablement peu d’influence sur notre planète. Par contre, lorsqu’elle y est au plus proche, le périgée (356.500 km), elle a certainement plus d’influences sur le vivant...
    L’influence de la Lune est surtout de stabiliser la Terre et de permettre des saisons équilibrées. Elle provoque ainsi les effets de marée par l’attirance qu’elle fournit sur l’eau.
  • Détracteurs et chercheurs pragmatiques
    Les scientifiques d’aujourd’hui sont plutôt détracteurs : La revue Science et vie est très claire : "non, la lune n’a aucune influence sur les plantes. La gravitation de la Lune est sans effet à si petite échelle à l’échelle d’une plante ou d’un arbre, cette force est totalement négligeable".
    Mais les chercheurs y croient : Le premier livre relatant le lien entre la lune et la croissance des plantes est "Histoire naturelle" de Pline l’Ancien (23 av. J.-C.). Il donne de nombreux conseils sur les semis, l’entretien et la récolte des plantes. Il conseille : si l’on veut vendre des fruits, il faut les récolter à la pleine lune pour en obtenir le jus le plus riche et avoir le meilleur aspect. Si l’on veut les conserver longtemps, il est intéressant de les cueillir à la nouvelle lune.
    Pour les "anciens" : Lors de la phase ascendante de la Lune, la sève monte dans les parties hautes de la plante. Ce phénomène se justifierait par l’attraction gravitationnelle de la lune comme les marées des océans. À cette période, il est conseillé de semer, de prélever les greffons, de greffer et de récolter. Lorsque la lune est en phase descendante, la gravité, à l’inverse, favorise la présence de sève dans les racines. Il est temps de mettre boutures et graines en terre durant cette période.
  • La biodynamie.
    Il semble clair qu’il n’y a que la biodynamie qui, actuellement, est le type d’agriculture qui fait référence dans sa totalité, au cosmos. Une exception existe, c’est le chercheur Ernst Zürcher qui n’a pas l’air d’être lié à la biodynamie, tout comme feu l’agroécologiste Pierre Rabhi et Francis Hallé.
    Ernst Zürcher est ingénieur forestier suisse. Il est docteur en sciences naturelles, chercheur et professeur dans différentes écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich. Il s’intéresse à l’évolution de l’arbre durant les rythmes de nature solaire. Il est aussi intéressé aux rythmes plus subtils comme la synchronicité du rythme des arbres avec le positionnement de la lune passant devant les autres corps célestes. Voilà donc une nouvelle notion. Les énergies des astres auraient donc une influence sur la lune qui nous les rétrocède !

La chronobiologie permet d’analyser ces influences tant solaire que lunaire de tous les processus vitaux des êtres vivants. Il en va de même des arbres... Les arbres doivent être abattus lors d’une lune décroissante donnant un bois de construction durable, exempt d’insectes et de champignons. Le bois sèche beaucoup plus vite que s’il était abattu en lune croissante. Zürcher a relevé, dans la tradition, trois types de règles pour l’abattage des arbres :

  • Selon les phases de la lune avec le rythme synodique, passage d’une nouvelle lune à la pleine lune (croissante), ensuite inversement pour arriver à la nouvelle lune suivante (décroissante).
  • Selon le cycle de lune montante ou descendante par rapport à l’horizon terrestre ce qu’on appelle le cycle tropique. (Ce cycle n’a rien avoir avec le précédent, il est séparé de 2,21 jours).
  • Selon les constellations du zodiaque astronomique devant lesquelles passe la lune.
    Zürcher a analysé que durant la plupart des rythmes lunaires, l’écorce, les branches et même les bourgeons gagnent en amplitude. Trois chercheuses(1) ont travaillé sur l’influence de ces mêmes rythmes lunaires sur les légumes.

L’hypothèse évoquée par Francis Hallé, botaniste et biologiste, est une explication assez habituelle : la lune influence les masses d’eau présente dans les plantes de la même manière qu’elle agit sur les océans en provoquant des marées.

Suite à ses nombreuses expérimentations, Maria Thun a réalisé un calendrier des semis biodynamiques. Depuis 1963, elle l’a perfectionné au cours des années. Dans ce calendrier, elle adopte le système géo-héliocentrique pour mieux intégrer dans notre environnement le cosmos. En tant qu’habitant de la Terre, nous percevons tous les astres comme si la Terre était au centre du monde. Ce système a été inventé par Tycho Brahé (1546-1601).
Grâce à ce système, Maria Thun peut mieux nous faire comprendre l’influence de la lune, des planètes et des constellations zodiacales astronomiques. De plus, elle se base aussi sur l’approche de la nature avec les quatre éléments déjà mis en avant par Aristote, dans le quatrième livre de sa Météorologie.

C’est au 3e millénaire av. JC que les cités sumériennes de Mésopotamie mettent en place un calendrier basé sur les mouvements de la lune. A la même époque, sous le règne de Djoser, les égyptiens utilisent un calendrier basé sur les trois périodes d’activités agricoles.

Pour conclure : Si la réponse du monde scientifique est toujours la même : non, la lune n’influence pas les plantes ! Force est de constater que la lune a bien une influence sur les marées, quel est le pouvoir de notre satellite pour faire bouger 1.338 milliard de km3 d’eau que comportent tous les océans de la planète bleue ? La lune n’aurait aucune influence sur un arbre alors qu’elle a une force d’attraction considérable pour faire bouger de quelques mètres cette masse d’eau !
Lire l’article complet de Géry de Broqueville.

(1) Il s’agit d’Élisabeth Semmens qui a travaillé sur les graines de moutarde en 1947. Lily Kolisko, entre 1925 et 1937, mit en évidence les différences de croissance de la germination des légumes (achillée, céréales, chou-fleur, laitue, livèche, haricot, mélisse, poireau, pois, tomate) en fonction du rythme synodique de la lune. Cette dernière a fait ses recherches sur base des observations de Rudolph Steiner, fondateur de la biodynamie. Enfin, Maria Thun, elle aussi influencée par Steiner, a assuré des recherches en lien avec la lune pour classer les légumes selon leur style de croissance : feuilles, fleurs, fruits, racines, en fonction de la position de tous les cycles de la lune. Son calendrier lunaire annuel peut être commandé au Mouvement d’agriculture biodynamique.