L’homme qui plantait des arbres.
Daniel Casanave, Jean Giono, Florence Lebonvallet, Ed. Gallimard (BD), 22 euros.
En soulignant la responsabilité de chacun dans le désastre écologique actuel, cette version dessinée de la fable visionnaire de Jean Giono reste fidèle au texte d’origine. Et y ajoute une précieuse bouffée d’air frais qui galvanise.
Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années.
Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable.
Le texte de Giono, aussi visionnaire que concret, que Florence Lebonvallet et Daniel Casanave a été mis en bulles. Pas évident de se glisser dans une narration aussi bordée sans s’y perdre, mais le tandem a tenu bon. Justesse du découpage, texte resserré, dessin narratif et séduisant : la version dessinée a su garder la vigueur du récit original tout en se dégageant de la prose de Giono, et apporte une salutaire bouffée d’espoir dans une époque qui en manque tant.