L’Empire de l’ombre. Guerre et terre au temps de l’IA
Édition publiée sous la direction de Giuliano da Empoli ; Ed. Gallimard, 21,50 euros
Le grand partage de la politique au XXIe siècle sera-t-il celui entre l’humain et la machine ? Quelle est la part du fonctionnement de nos sociétés qui peut être déléguée aux algorithmes et à quelles conditions, et quelles sont les décisions dont nous voulons rester maîtres, même si cela peut impliquer un coût en termes d’efficacité, pour le moins dans l’immédiat ?
La démocratie consiste à vouloir donner à une communauté la maîtrise de son destin. Si cette perspective échoue, remplacée par un avenir parfaitement incompréhensible, la démocratie cesse d’avoir un sens – et ne reste que le grondement sourd des ventilateurs des data centers.
À l’heure des nouveaux empires, tout est fait pour nous convaincre de l’inéluctabilité du retour de la force. Pourtant, face à la déferlante des nouveaux autoritaires, il conviendrait de ne pas oublier que, jusqu’à présent, la démocratie s’est révélée être non seulement le système le plus équitable, mais aussi le plus efficace. Et que ce qui arrive, en fin de compte, ce n’est pas l’inévitable, mais l’imprévisible.
Prédire l’avenir est toujours un acte de pouvoir, mais imaginer des futurs alternatifs est toujours un acte de liberté.