Indispensables insectes.

Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint scientifique national de CNRS Ecologie et Environnement s’inquiète : "Une des grandes composantes de notre monde vivant est en train de disparaître silencieusement".
L’effondrement du nombre d’insectes se confirme grâce à une étude participative britannique.
9 000 Britanniques ont participé à une expérience, qui a conclu mercredi à une baisse du nombre d’insectes de plus de 60% entre 2021 et 2024.
Commentaire du chercheur : "Un monde sans insectes est un monde dans lequel la production de fruits et de légumes par la végétation s’effondre. C’est un monde dans lequel le recyclage de la matière organique ne va pas se faire de manière correcte, dans lequel les feuilles mortes vont s’accumuler. Un monde dans lequel les oiseaux et les amphibiens auront du mal à trouver de la nourriture. On aura des problèmes de productivité et d’équilibre très graves".
Il alerte aussi : "Les pesticides sont notamment à l’origine de la disparition de nombreux insectes. Aujourd’hui, en France, on a encore 20 000 kilomètres de haies qui disparaissent chaque année, les zones humides continuent à être dégradées. On a aussi des problèmes avec l’agriculture industrielle." Les molécules des pesticides, "une fois mises dans le milieu naturel, ne disparaissent pas". "Par exemple, les fameux néonicotinoïdes, les pesticides tueurs d’abeilles, qui sont mille fois plus toxiques que le DDT de nos grands-parents, existent toujours dans des parcelles cultivées où ils ont été épandus."
Aller plus loin : "Si pas d’abeilles, pas de fruit".