"Effondrement de la biodiversité : on ne s’adapte pas ..." (C. Cassou)
Climatologue, Christophe Cassou se dit "alarmant". Co-auteur d’une mise à jour des indicateurs clés de l’état du système climatique, il commente la mise à jour de l’évolution de dix indicateurs clés du climat.
"On ne s’adapte pas à un effondrement de la biodiversité. Climat, biodiversité, c’est deux phases d’une même pièce. Ce n’est pas une question de budget. On ne s’adapte pas à cet effondrement, on meurt avec. Parce qu’on est lié à cette biodiversité".
Le climatologue commente le rapport publié avec la participation d’une soixantaine d’experts dans la revue Earth System Science Data.
"L’objectif de maintenir le réchauffement climatique à + 1,5° C est quasi impossible à tenir. Entre 2019 et 2024, le niveau moyen mondial de la mer a ainsi augmenté d’environ 26 mm, soit plus du double du taux à long terme de 1,8 mm par an observé depuis le début du XXe siècle. Les précipitations terrestres mondiales ont quant à elles affiché une grande variabilité interannuelle en raison d’El Niño."
Les scientifiques alertent :
- Les émissions de gaz à effet de serre, provenant principalement de la combustion de combustibles fossiles, à la déforestation, sont à un niveau élevé et persistant.
- Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère mondiale continuent d’augmenter,
- L’amélioration de la qualité de l’air réduit la force du refroidissement par aérosol mais accroit le déséquilibre énergétique de la Terre, avec des flux de chaleur dans les océans toujours plus important.
- Les températures moyennes observées à la surface de la terre continuent d’augmenter.
"On a besoin de lucidité". "Le déni de gravité du changement climatique n’est plus une option. Le déni de vulnérabilité, on le prend en pleine figure, n’est plus une option. On a besoin d’honnêteté. On ne négocie pas avec le climat".
"Aujourd’hui, on a des discours de la désinformation sur ces leviers d’action qui visent à saper la transformation. On voit bien sur les voitures électriques, on voit bien sur les énergies renouvelables, on voit bien sur le ZAN (zéro artificialisation des sols). Ce sont des discours qui tendent à diminuer, ou en tout cas à faire que ces mesures-là ne soient pas appliquées"...
Précise C. Cassou à L’Indépendant.