Circulation océanique, en cas d’effondrement
Un effondrement de la circulation océanique atlantique pourrait entraîner un dérèglement très conséquent du climat.
Une étude néerlandaise, publiée le 11 juin 2025 dans Geophysical Research Letters, estime qu’en cas d’arrêt de l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation), la circulation océanique qui régule le climat mondial, le nord-ouest de l’Europe connaîtrait des températures hivernales chutant par endroits de 15 °C.
Les deux auteurs néerlandais décortiquent pour la première fois les conséquences de la conjonction de deux maux aux forces opposées : le réchauffement climatique, lié aux émissions humaines de gaz à effet de serre ; et une très forte réduction de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC).
L’AMOC c’est quoi ?
AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation) comprend l’ensemble des courants marins qu’on va trouver en Atlantique qui vont remonter vers le nord. Ces courants transportent des eaux chaudes et salées : "on parle de milliards de watts transportés, c’est plus d’un million de centrales nucléaires classiques". Selon Didier Swingedouw*, cette chaleur contribue ainsi à la répartition de la chaleur sur la terre et au climat tel qu’on le connait aujourd’hui.
Quelles conséquences pour un tel effondrement ?
"En Europe, l’AMOC participe au réchauffement de l’Océan se trouvant a proximité des pays européens, créant un climat relativement clément pour l’Europe. Si l’AMOC disparait, nos hivers pourraient être beaucoup plus rigoureux qu’aujourd’hui". Mais ces effets concerneraient l’ensemble de la planète : "si la circulation s’effondre, on pense que cette zone de moussons, qui se trouve en Afrique de l’Ouest, va migrer vers le sud de 500 à 1000 kilomètres. Ce qui veut dire que vous auriez une zone extrêmement étendue où on aurait beaucoup moins de précipitations et donc évidemment une agriculture qui est vivrière dans ces zones-là qui serait fortement diminuée et donc une insécurité alimentaire qui pourrait s’installer".
Carte interactive pour visualiser ces effets sur : https://amocscenarios.org/
*Didier Swingedouw, climatologue au Laboratoire Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux (EPOC), à Bordeaux.