Adapter le potager à l’enfer du climat
Serge Zaka, agroclimatologue, le dit à France Info : "Les températures extrêmes attendues ces prochains jours (aout 2025) font courir un risque considérable à la faune et à la flore."
Il va falloir refonder toute notre façon de considérer le "potager". Et très vite.
"Chaque culture au XXe siècle a été répartie pour être adaptée à son climat. Aujourd’hui, cette biogéographie évolue et les cultures doivent migrer vers le nord, car elles ne sont plus dans leur zone de biogéographie favorable. Il faut accepter qu’on ne cultivera pas la même chose au même endroit. Les agriculteurs ont déjà commencé à le faire, comme certains vignerons dans l’Aude qui se sont mis à planter de l’aloe vera sur leurs parcelles caillouteuses. La production de tomates se fera dans le centre de la France, les pommes de terre vers l’Europe de l’Est… Cultiver là où le climat est favorable, comme on l’a toujours fait. Extrait : Serge Zaka sur ADEME.
Il faut faire une révolution agricole !
"Le sol ne doit plus être considéré comme un simple support mais comme une source de fertilité. Il faut l’enrichir, limiter au maximum tout travail mécanique, couvrir la terre par des cultures intermédiaires comme les légumineuses… Nous allons devoir faire de l’hydrologie régénérative , une "gestion durable de l’eau" qui vise à favoriser la santé des sols, l’infiltration de l’eau, la régulation du cycle de l’eau et la résilience face aux événements climatiques extrêmes. Tout le monde est concerné. Les citoyens en achetant local et de saison, mais aussi les politiques et industriels agro-alimentaires qui doivent aussi soutenir les agriculteurs dont le revenu est aujourd’hui basé sur le rendement. Demain, il devra aussi prendre en compte le service écosystémique (la plantation de haies, le stockage de carbone, l’adaptation des pratiques…)..."
Et le Jardin des Violettes dans ce contexte !?
Le projet de RESPECTS Occitanie (lauréat de l’appel à projet post COVID de l’État - Jardins partagés et collectifs Haute-Garonne) proposait trois objectifs :
- Un volet éducatif : pour former, transmettre et accueillir des scolaires ;
- Un volet social : pour que l’auto-production développe la sociabilité et permette d’entrer dans le circuit du don ;
- Un volet écologique : mettre en place toutes les pratiques simples de la permaculture : plantes compagnes, paillage (mulch) pour réduire l’arrosage, zone sauvage pour favoriser l’installation du hérisson, des orvets... Les soins se feront avec des plantes, les arbres existants dans le jardin (tilleul, palmier, poirier...) seront mis en valeur par la création de « guildes » (écosystème stable et durable).
La volonté des porteurs du projet de l’association était d’expérimenter des méthodes de culture et de faire des choix de variétés qui soient résilientes au dérèglement climatique.
Si globalement les trois objectifs sont +/- atteints, la forte contrainte climatique qui s’impose cet été nous rappelle qu’une adaptation rapide à ces conditions de chaleur extrême et de manque d’eau s’impose.