C’est quoi le mildiou ?
C’est une maladie cryptogamique, provoquée par un oomycète, un parasite longtemps considéré comme un champignon. Les oomycètes sont des micro-organismes aquatiques ayant perdu leurs propriétés de photosynthèse. Contrairement aux champignons, ils ne peuvent survivre que dans le milieu aqueux, ils sont propagés par l’eau sur les végétaux qu’ils colonisent.
Comment traiter le mildiou naturellement ?
Les traitements curatifs pour combattre le mildiou sont plus ou moins efficaces suivant les dégâts.
1. Éliminer toutes les parties végétales touchées par le mildiou.
2. Le meilleur moyen d’éliminer les spores coupables de la propagation de la maladie reste le feu. En milieu urbain l’évacuation des parties malades en sac poubelle fermé sera préférable.
3. La bouillie bordelaise avec parcimonie.
Les produits à base de cuivre sont reconnus comme étant efficaces contre le mildiou. La bouillie bordelaise contient de l’eau, du sulfate de cuivre et de la chaux.
A pulvériser sur les plantes malades tous les 15 jours, en recommençant l’opération 2 à 3 fois. Elle limite la propagation des spores.
Attention : le cuivre est un métal lourd, il a tendance à rester dans le sol et sera alors toxique, à long terme, pour certains micro-organismes, mais aussi pour les animaux et les insectes.
4. Le bicarbonate de soude : 100 % naturel il a le pouvoir de neutraliser l’acidité du milieu dans lequel il opère. Comme le mildiou a besoin d’une certaine acidité pour se développer il est contrarié. Recette : mélanger de 20 mL de savon noir et de 5 g de bicarbonate de soude dans 2 L d’eau chaude, pulvériser.
5. Huiles essentielles : efficaces avec leurs propriétés fongicides : origan, sauge sclarée, giroflier, tea tree ou citronnelle. Recette : diluer 20 gouttes d’HE dans 500 ml d’eau et ajoutez une cuillère à soupe de savon noir. Agiter. C’est prêt.
6. Jardibel(par exemple).
Solutions préventives pour éviter le mildiou :
1. Aérer : en plantant ou en semant espacé,
2. Diversifier : certaines variétés de légumes sont moins sensibles au mildiou que d’autres donc en variant les espèces, on établit une sélection naturelle.
3. Pratiquer la rotation des cultures,
4. Éviter le surplus d’humidité : arroser le matin plutôt que le soir, le feuillage doit rester sec (arroser au pied).
5. Veiller à ne pas associer : tomates et pommes de terre, et aussi toutes les variétés sensibles.
6. Appliquer des traitements naturels préventifs : Le purin d’ortie est très efficace en prévention. il stimule les défenses immunitaires. La décoction de purin s’utiliser en curatif. Et aussi : le purin de prêle pour son taux de silice, le purin de fougère pour ses propriétés antifongiques, le purin de consoude aident à prévenir l’infection de mildiou.
Des recherches récentes montrent que le champignon Ascomycota sp., empêche la croissance des oomycètes et les détruit. D’après ces études, 100% de mortalité est observée dès 1 mg/L. Le champignon pourrait donc être utilisé comme agent de biocontrôle à la place des traitements chimiques. A suivre.
Choisir les bonnes variétés (ex. tomates) :
La tolérance au mildiou est un critère de sélection variétale depuis des décennies. Certaines tomates résistent mieux que les autres au mildiou.
Il existe la "précoce de Quimper", "la Stupice", "la précoce glacier" qui permettent de produire des tomates très tôt dans la saison. Même si le mildiou attaque les tomates en milieu d’été, il y aura déjà eu une belle production. La "de Bérao" ou Tomate Arbre, très précoce, originaire du Brésil, "Legend" une variété d’origine américaine et "la Red Robin" (variété naine qui ne montera pas plus haut que 60 cm), la tomate "Tigerella" ou Tomate Tigre, sont aussi des variétés très précoces et résistantes au mildiou.
D’autres tomates paysannes sont résistantes aux maladies comme la "Rose de Berne" ou la tomate "Joyau d’Oaxaca" qui produit de belles tomates, particulièrement précoce.
A l’inverse les "Cœur de Bœuf" et "Noire de Crimée" sont moins résistantes.