Vous êtes ici : Accueil

La confiance (désenchantée)

L’actualité avec son flot de contraintes, de mauvaises nouvelles, met à rude épreuve la notion confiance.
Les sociétés contemporaines sont perturbées par des crises de confiance aux manifestations diverses : mise en cause des élites, du savoir scientifique, de l’expertise, succès des théories du complot, etc.

"Sans la confiance des hommes les uns envers les autres, la société tout entière se disloquerait". Georg Simmel en 1900.

"La confiance est « le terreau du lien social".
Cette métaphore horticole employée par l’économiste et anthropologue italien Roberto Camagni insiste sur le caractère fructueux, productif, de la relation de confiance. Pas de société sans confiance, donc. Autrui est fondamentalement perçu comme un moyen d’accéder à des connaissances que l’on n’a pas. Sans la médiation des autres, peu de choses nous seraient accessibles. L’idée même de société s’élabore sur le constat d’une nécessaire complémentarité des individus...

... En terme d’efficacité, la relation de confiance permet la mise en cohérence des intérêts individuels et de l’intérêt collectif. Comme individuellement chaque acteur gagne à l’organisation collective, alors le bien-être général augmente : il n’y a pas de coordination possible sans cette confiance dans le collectif. Travailler pour l’ensemble du groupe, c’est augmenter mon propre bien-être.

Grâce à la confiance, les engagements mutuels que l’on prend facilitent la coopération car ils permettent de déboucher sur ce que les sociologues appellent des « régularités de comportement », qui ne sont autres que des normes de morale et d’action : systèmes de valeurs, règles, formalisées ou non, routines. L’adhésion à des valeurs communes va permettre de sceller une relation de confiance ; les routines, elles, vont l’installer dans la durée, la stabiliser en confortant l’espace relationnel ainsi créé." Extraits de "La confiance : approche historique et sociologique"
A lire : La confiance, une denrée en voie de disparition…