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3e voyage au pays des "Galline", 2017

Aller en Sicile, pour quelques adhérents de R.E.S.P.E.C.T.S. c’est d’abord partir à la rencontre de ceux qui nous fournissent des fruits et des produits transformés. Depuis cette terre lointaine nos circuits courts pourraient paraître dérisoires si nous n’avions pas établi avec ces siciliens passionnés des liens d’amitiés et de solidarité.

Trois compères (amis) des Galline, Antonio, Mario, Antonio
Photo : Jacques Solomiac

La Sicile est belle et riche d’un patrimoine exceptionnel. Mais c’est aussi une terre de paradoxe : moderne mais anachronique, belle mais sale, orgueilleuse mais simple et attachante, fertile mais souvent aride, ... Son histoire complexe a façonné un terroir et des communautés fortes d’identités particulières dont les subtilités ne sauraient être comprises après quelques semaines de partage. Mais c’est pour mieux appréhender ces amis attachants que nous refaisons le voyage.

Ici nous sommes reçus avec chaleur et générosité par ces hommes et ces femmes qui, toujours disponibles, sont si accueillants. Merci à Adrien Coppens, Amelia, Lella Féo, Roberto Li Calzi, Mustafà et Abdullaye, Cristian Agati, "Beppe" Aderno, Franca chez Rita Musso, Fiorella Bonfanti et Guiseppe, Antonio, Patrizia Grimaldi, Salvatore Grigoli, Antonio Coco, Mario Cutilli, Salvatore, Guiseppina, Roberta Rabuazzo, Mario Calanna, Lidia Tusa et Alessendro, Carlo Limone et Angela, Gautier Gras, Francesco Morabito. Et tous les autres rencontrés au gré de nos visites.

Les (vrais) Galline Felici chez Roberto
Photo : Jacques Solomiac

Merci pour le travail formidable que tous ces producteurs font et l’énergie qu’ils mettent à transformer l’agriculture de Sicile. Ils proposent des produits sains pour une consommation responsable avec l’ambition raisonnée de vivre de leur travail "avec" la Terre. Merci au consorzio et à son guide Roberto. "Carte" du poulailler des Galline Felici.

Le programme du voyage est établi pour respecter un bon équilibre entre les rencontres avec les producteurs et les visites touristiques choisies avec Adrien.

J 1 & 2 - Lundi 9, mardi 10 octobre - Trajet : Gap, Gènes, via Turin. Embarquement à 21 heures, quai San Lazzarino, sur le ferry Superba de la GNV. Traversée calme pour une arrivée à Palerme le mardi 10 à 18 heures 30. Débarquement et départ à 20 heures pour le B&B Oltremare de Lella Féo à Sferracavallo.

Rencontres : mes compagnons de route, Jo, Geneviève, Guy ; puis nous retrouvons Denys et Marie Noëlle chez notre hôtesse Lella.

Dégustations : "Pizze", calamars à la crème d’asperges, Dolcetto d’Alba, pour le dîner à la Locanda del Molo à Gènes. Petit déjeuner et déjeuner sur le bateau, le mardi soir chez Lella un copieux repas aux accents palermitains exprime les goûts et les talents de cuisinière de notre hôtesse.

Emotions : Même si quitter Gênes la nuit, par beau temps, au rythme d’un gros ferry, offre un beau spectacle nous craignons un peu pour la durée du voyage et les conditions de confort. Si le trajet est un peu long le beau temps et les services disponibles sur le ferry rendent la traversée agréable. Lella est toujours aussi attachante. La discussion, sociale, politique, gastronomique, ... s’étire tard. Notre hôtesse, passionnée, est intarissable et nous sommes curieux de tous ses engagements. En particulier son implication, dès la première heure, dans l’association Addiopizzo est une démarche courageuse. Elle met aussi toute son énergie à organiser la 4e édition de Fa’ la Cosa Giusta ! (foire de la consommation critique à Palerme les 10, 11 et 12 novembre 2017).

Souvenirs en images.

J 3 - Mercredi 11 octobre - Trajet : Sferracavallo, Agrigento "Valle dei Templi" puis Realmonte "Scala dei Turchi" et Modica (via palazzelle scalonazzo 8) chez Adrien.

Adrien participe au soutien de Panta Rei
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Adrien, Amelia, Armelle & Georges, ...

Dégustations : La crème de pistache au petit déjeuner chez Lella, arancini et calzone sur le site de la "Valle dei Templi", les cannoli de Porto Empedocle, la profusion de la "cena" chez Adrien terminée par la glace à la caroube, pistache, chocolat, noisette.

Emotions : Quitter Lella est difficile. Découvrir la "Valle dei Templi" est impressionnant. Fondée au VIe siècle av. J.-C., Agrigente est devenue l’une des principales cités grecques du monde méditerranéen. Les vestiges des temples doriques dont une partie est intacte (ou reconstituée) témoignent de sa suprématie et de la fierté de cette cité.
"La scala dei Turchi" (Realmonte) est un affleurement de marne blanche, mélange d’argile et de craie, de couleur éclatante sous le soleil, qui semble sorti de la mer. Ce monument naturel tient son nom de sa forme mais aussi de la légende qui dit que lors des invasions Maures, les Turcs (ainsi faussement appelés) ont atteint le territoire de Sciacca, en escaladant les marches de cette falaise singulière.

Souvenirs en images.

J 4 - Jeudi 12 octobre - Trajet : Modica, Noto, Saccollino, C.da Raffaciavoli, Augusta, (chez Roberto) retour à Modica.

Roberto, le guide
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : "Beppe" le charismatique "uomo di campagna", Franca, Fiorella et Guiseppe Bonfanti, Roberto, sa maman, ses amis, Mustafà et Abdullaye, ...

Dégustations : Le menu incroyable de La Zisola pour 5 euros, les cannoli achetés chez Mandolfiore, la collation (pour goûter) chez Fiorella, les olives cassées, les citrouilles farcies, ... chez Roberto. Incroyable hospitalité sicilienne.

Emotions : La visite du frantolio et de la ville de Noto avec Beppe est un vrai plaisir (simple et chaleureux) ; l’accueil de Franca (Azienda Musso Rita) est surréaliste de gentillesse ; l’exploitation Bio-Saccollino, des soeurs Bonfanti, est biologique depuis 1991. La devise ici est "Fare bene e fare buono" pour une culture et une transformation entièrement maîtrisées d’agrumes, amandes, caroubes, olives, ... Cette deuxième visite du projet d"Eco village" de Roberto se résume dans ses mots : "Pour démontrer la force

Remise des outils

de la nature, la force de la solidarité, et aussi la force de l’accueil intelligent des migrants". Les 600 bananiers, les 100 variétés tropicales et tous les arbustes plantés en périphérie veulent masquer la saignée brutale que le chantier de l’autoroute avait fait dans cette terre. La nature vaincra. La soirée partagée chez Roberto, avec sa maman, ses amis, Mustafà et Abdullaye n’est pas qu’un plaisir c’est aussi des discussions animés teintées de social et de "politique". Le bonheur de Mustafà et Abdullaye, qui arrachent les emballages des outils que nous avons ramenés est une belle émotion.

Souvenirs en images.

J 5 - Vendredi 13 octobre - Trajet : Modica, prison de Syracuse, Palazzolo Acreide, Canicattini Bagni, Buscemi et Modica.

Salvuccio notre guide pour les activités de l’Arcolaio
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Salvuccio, Valentina, Georges, Francesco Messina, Rosario Aquaviva, ...

Dégustations : Les douceurs de l’Arcolaio goutées dans l’odeur de caroube qui bouillonne, les "en-cas" pris à l’Antica Pasticceria Corsino, la dégustation de bières "Panta Rei", la "pasta alla carbonara" d’Amelia, ... La charcuterie bio de Rosario Musso à Buscemi.

Emotions : Le filtrage au poste de garde puis le franchissement des grilles qui sectionnent un interminable couloir nous rappellent que la liberté d’aller et venir est un réel avantage. La société coopérative sociale Arcolaio qui gère ici un atelier de réinsertion depuis plus de dix ans est une association multiforme. A la prison de Syracuse les prisonniers sont formés pour transformer les produits siciliens en délicieuses douceurs (gâteaux aux amandes, fruits secs enrobés de chocolat, caramels de caroube, ...) sous la marque Dolci Evasioni.

A l’extérieur, près de Palazzolo Acreide, le diocèse à prêté une vaste propriété de 60 ha où sont cueillies des herbes aromatiques sauvages. D’autres parcelles sont cultivées de sauge, basilic, ... dans le cadre du "Progetto frutti degli Iblei" porté par l’Arcolaio.

Et à Canicattini Bagni l’Arcolaio a installé son laboratoire de séchage et de conditionnement des aromatiques qui emploi des personnes en difficultés sociales. En partenariat avec l’Arcolaio, dans une cave attenante, creusée dans la roche, s’est installée une brasserie (sous forme de coopérative solidaire) qui produit de la bière sous la marque Panta Rei (Birrificio Artigianale solidale). Ici aussi la réinsertion des détenus en semi-liberté est au programme. Nous avons été tout à fait solidaires pour la dégustation.

Notre journée se termine par la visite du musée de Buscemi. Les éléments ethno-anthropologiques de la culture populaire et du développement social de la région des monts Iblei sont présentés, par thématiques, dans neuf maisons ou ateliers de la petite bourgade. La profusion d’objets, anciens et plus récents, les reconstitutions et les videos signalent un travail remarquable de Rosario Aquaviva et des bénévoles qui l’accompagnent.

Souvenirs en images.

J 6 - Samedi 14 octobre - Trajet : Modica, Laboratoire de la Cooperativa Sociale Quetzal, Corso Umberto, 281, marina de Modica (bain et déjeuner), retour à Modica pour une visite de la ville, la journée se termine chez Adrien par une visite de son exploitation.

Sara Ongaro, coopérative Quetzal, Modica
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Sara Ongaro et Saro Guarrasi, ...

Dégustations : La pâte pure de cacao, le chocolat de Modica (version Quetzal), les pizze de la Boca Marina, les "dolce" du Caffe Adamo, les plats de légumes de saison préparés par Armelle et Amélia, ...

Emotions : La Cooperativa Quetzal est née en 1995 avec la "Bottega del Mondo" pour promouvoir le commerce équitable en Sicile. Avec la volonté, pour être crédible, de créer des emplois, de promouvoir des circuits de production locaux, propres et durables et finalement de créer une autre économie. La Bottega del Mondo importe des tissus fabriqués par une association de femmes mayas Ixil du Guatemala (le choix du nom quetzal, synonyme de liberté, est né de ce partenariat).
En 1999 la coopérative commence à produire du chocolat dans un laboratoire "hôte" Don Puglisi. Puis en 2004 Quetzal aménage son laboratoire et un projet d’agrandissement est en cours à l’extérieur de la ville pour un plus grand confort de travail.
Ici aussi toutes les valeurs éthiques sont mises en avant pour le travail, la qualité des produits, les échanges avec l’implication dans de nombreux groupes sociaux et solidaires.
Et donc la qualité du chocolat est unique.
Sara conclut : "Nous avons tous dit et nous continuons à dire qu’il y a différentes manières de faire des affaires, de construire des économies, différentes manières de regarder la réalité et de planifier l’avenir."
Si le parcours de Quetzal n’a pas été simple depuis sa création la volonté et la détermination de ces entrepreneurs sociaux imposent le respect.

Modica est l’un des plus beaux belvédère du baroque tardif. Les habitations s’entassent les unes sur les autres, suivant le plan médiéval, où les ruelles et les escaliers creusés dans la roche remontent jusqu’au sommet de la colline du Pizzo. Une ville agréable à découvrir. Avec 60 chocolatiers c’est aussi la capitale insulaire du chocolat.

Pour finir la journée la visite de la propriété d’Adrien révèle l’ampleur de ses projets (agritourisme et agriculture). Si le "dessein" est posé il reste beaucoup à faire. Mais l’enthousiasme d’Adrien s’aura vaincre nos appréhensions.

Souvenirs en images.

J 7 - Dimanche 15 octobre - Trajet : Modica, Caltagirone (Az. Ficod’India Caudarella), Piazza Armerina (Villa del Casale), Trepunti di Giarre (Az. San Matteo).

Rencontres : Cristian Agati, son papa, sa maman, son neveu, ... Marguerite (la vache), Carlo Limone, Angela, ...

Dégustations : La confiture de physalis, le repas très complet préparé par la maman de Cristian (antipasti, ricota au miel, pesto de persil, compotée d’oignons, pasta de Timilia, saucisses, dégustation de confitures de ficod’india, ...), l’apéritif de Carlo et la pizza de "La Belle Epoque" à Giarre.

Emotions : Adrien nous abandonne pour cette journée (AG des Galline). Nous allons à la rencontre de Cristian à Caltagirone. Il nous fait la visite de la plantation de figuiers de barbarie de Michele Russo (AG des Galline). Le mixte "permaculture" a fait son effet. Les ronces (mûres sauvages), oliviers, chênes verts se sont bien imposés dans une partie de la plantation. Tout est exploité dans le respect total de la nature. Ici l’homme compose et ne s’impose que par nécessité.
Chez lui, Cristian nous fait découvrir son exploitation qui depuis 2014 a aussi pris belle allure. Proche de Michele il travaille son potager et son verger avec le même soin respectueux de la Terre. L’accueil qui nous est fait ici ressemble à une généreuse réunion familiale. Nous sommes gâtés.

Un détour touristique et culturel nous conduit à la Villa del Casale (patrimoine de l’UNESCO depuis 1997). Sous sa forme du IVe siècle, la villa romaine du Casale est l’un des exemples les plus luxueux de ce type de monument. Elle est particulièrement remarquable par la richesse et la qualité des mosaïques qui décorent presque chaque pièce, et qui sont les plus belles encore en place dans tout le monde romain. Une belle découverte.

L’accueil chez Carlo Limone est chaleureux. Le vin est bon et notre installation pour les 3 prochaines nuits est confortable.

Souvenirs en images.

J 8 - Lundi 16 octobre - Trajet : Départ de Giarre pour Belpasso puis direction Misterbianco ensuite passage à Bronte et retour à Giarre.

Salvatore Rabuazzo, la convivialité incarnée.
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Salvatore, Roberta et Guissepina Rabuazzo (Azienda Bruca), Antonio et Patrizia Grimaldi, Salvatore Grigoli, ...

Dégustations : Ricotta fraîche et tiède, plusieurs pains de farine de Timilia, huile d’olive fraîchement pressée, chez Salvatore Rabuazzo, déjeuner copieux chez Antonio terminé par un plateau de cannoli et du Marsala, dîner chez Carlo avec de la viande de veau sucré/salé et pour terminer découverte de la "Mostarda" avec des fruits rouges fraîchement cueillis (fraises, framboises, ...). Presque trop !

Emotions : Visiter la famille Rabuazzo c’est du bonheur. Après le "giro" sur l’exploitation (artichauts, oliviers, timilia, vaches, ...) Salvatore, sa fille et son épouse n’ont eu de cesse de nous faire goûter la ricotta tout juste tiède, les différents pains "maison", l’huile pressées deux jours avant, ... Attachants, sincères, combatifs.

Antonio Grimaldi, un ami.
Photo : Jacques Solomiac

Arriver chez Antonio Grimaldi est pour moi un grand plaisir qui ravive l’émotion des mes passages précédents en 2014 et 2016. Antonio est majestueux quand il parle de ce territoire foisonnant, si luxuriant autour de sa maison mais son discours se durcit quand il ne manque pas d’évoquer les bâtiments industriels qui gangrènent les abords immédiats de la "Masseria Cuba" (bio depuis 1994) comme les décharges sauvages qui s’échouent le long de sa clôture. La disponibilité et la gentillesse d’Antonio et Patrizia semblent inaltérables.

Salvatore Grigoli, producteur et coopérateur de la pistache, pourrait parler longtemps des pistachiers, de Bronte, ... Comme Carlo Limone (San Matteo) peut parler de l’art de faire sa confiture sans sucre ou de la difficulté à gérer sa production agricole, la fabrication de ses produits transformés ou les fissures provoquées par les mouvements de terrain dans la belle bâtisse qu’il ne peut plus habiter mais qu’il a plaisir à nous faire visiter.

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J 9 - Mardi 17 octobre - Trajet : Départ de Giarre pour la "campagna" Calanna ensuite Acireale pour rencontre Gautier et visiter l’exploitation Cutulli, retour à Giarre.

Mario Calanna, producteur d’avocats
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Mario Calanna, Francesco Morabito, Antonio Coco, Antonio Grimaldi, Gautier Gras, Mario Cutulli, ...

Dégustations : L’antipasti nous fait goûter du thon et du "spada" séché arrosé de blanc d’Antonio Grimaldi, avec juste pour commencer des olives, du fromage, de l’huile pressée juste la veille. Ensuite il faut passer à la "pasta", au poisson frit, salades, figues tressées, mostarda, orangesà peine cueillies, Marsalla, ... Ouf !
Et pour finir la journée un "apéro" chez Carlo et le restaurant La Spiga.

Emotions : Les avocatiers de Mario Calanna ploient sous les fruits. L’enthousiasme de Mario à protéger sa terre, à planter de nouveaux plants, à restaurer l’ancienne cave du domaine et son plaisir à nous conduire au bord de la mer à la porte de la propriété s’exprime comme un signe d’espoir.

La rencontre de Gautier Gras, français, consultant en permaculture est comme une illusion. Mais il faut se rendre à l’évidence le jeune a bien les pieds sur terre et sa passion pour rendre à la terre de Sicile son naturel est bien trop grand pour qu’il ne soit pas crédible.

Installés sur la terrasse devant la "cabane" de Mario Cutulli nous allons passer un petit moment de rêve. Nos trois hôtes (Grimaldi, Coco, Cutulli) ne semblent n’avoir qu’un objectif nous gâter dans cet écrin de verdure suspendu comme un balcon sur la mer ionienne. Ils auront passé la journée avec nous. Nous avons parlé de tout, de la Sicile, des abeilles, des citronniers et des bananiers de Mario, de la voie de chemin de fer qui passait au dessus de ses arbres, ... Être bien en Sicile avec des amis.

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J 10 - Mercredi 18 octobre - Trajet : Giarre, Catane, Libertinia, Palerme pour un embarquement à 21 heures.

Lidia Tussa, Mandre Rosse à Libertinia
Photo : Jacques Solomiac

Rencontres : Lidia, Alessendro, Gaetano, "Davi", ...

Dégustations : L’huile fraîchement pressée de Mandre Rosse, ricotta (al forno), charcuterie, raisins, chez Lidia. Glaces et cannolo, les pizze et le poisson grillé (pour Jo) du restaurant Ilardo, ...

Emotions : Après un arrêt à Catane pour s’imprégner de l’animation bruyante (et odorante) du marché au poisson et photographier l’éléphant de la Piazza del Duomo.

Revenir à Libertinia (Mandre Rosse) c’est se rappeler les moments forts partagés pour la cueillette en 2014.
La nature est belle mais le village de Libertinia est triste. La poste, l’école et la mairie sont définitivement fermés. L’église elle-même, mal restaurée prend l’eau et n’est plus utilisée. Ici c’est le centre sauvage de la Sicile. A perte de vue, les collines de terre ocre, dessinent jusqu’à l’Etna, un paysage à la fois doux par ses formes et étrange par son dénuement. Lidia et son oncle nous accueillent sur la terrasse qui relie les deux maisons pour partager une collation généreuse et goûter l’huile 2017 pressée la veille.

Nous ramenons Lidia à Palerme et le voyage est mis à profit pour consolider le circuit de la visite du centre de Palerme que nous ferons en attendant l’embarquement.

Si la Sicile a été successivement phénicienne, romaine, byzantine, arabe, normande, germanique, autrichienne, espagnole et finalement… italienne. Les ors éblouissants côtoient des immeubles crasseux ou ruinés, l’azur profond et magnifique de la Méditerranée répond aux décharges sauvages qui enlaidissent les palais baroques endormis. Palerme c’est le paradoxe sicilien mis en exergue. 720.000 habitants vivent dans cette ville vivante et pittoresque, provocante et sensuelle, c’est un étonnant contraste entre passé et présent.

 Souvenirs en images.

J 11 & 12 - Jeudi et un peu vendredi 19 et 20 octobre - Trajet : Traversée de Palerme à Gènes sur L’Excelsior de la GNV et retour à Gap.

Le temps du voyage ne suffit pas à "intégrer" tout ce que nous avons vu, tous ceux que nous avons rencontrés. Nous avons eu beaucoup de plaisir à parcourir la Sicile, beaucoup d’émotions après nos nombreuses rencontres. Nous pouvons profiter d’une bonne remise en question pour nos convictions économiques, agricoles, ...

Et nous avons ici une belle démonstration du sens de quelques mots : economia solidale, consumo critico, sostenibile, umanità, naturale, ...

Souvenirs en images.

La Sicile est unique. Si la beauté des paysages est incontestable la vie insulaire est plus traditionnelle, l’économie plus précaire, la population plus pauvre qu’au Nord de l’Italie, le temps plus posé et l’accueil exceptionnel.

Finalement ce voyage a encore dépassé nos espérances. Nous avons rencontré des "paysans" propres, producteurs déterminés, portés par la dynamique du "consorzio". La demande des groupes du Nord leur donne l’espoir de réussir leur projet. Nous continuerons à les visiter, à les soutenir, et à partager leurs utopies.

Merci à tous pour ce bon moment de partage et d’espoir.
Jacques Po/R.E.S.P.E.C.T.S. Photos de Guy, Denys, Jacques, Jo.