Labels et signes de qualité alimentaire.

Les labels bio n’ont pas la même valeur partout dans le monde
Extrait : "Le bio est un label mondial qui peut s’appliquer à des produits venus d’Europe, de Chine ou d’Amérique du Sud... Il n’a pourtant rien d’universel. Derrière l’étiquette rassurante, on ne retrouvera pas les mêmes normes en fonction des pays de production."
"En France, ce label demeure toutefois une construction réglementaire qui dépend fortement du contexte national. Cette dynamique positive se heurte aujourd’hui à des évolutions législatives à même de la fragiliser. La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet 2025, illustre combien les choix politiques peuvent ébranler la confiance accordée à l’agriculture en réintroduisant la question des pesticides au cœur du débat."
"Le label bio européen interdit totalement le recours à OGM dans les produits labélisés bio, à toutes les étapes de sa chaîne de production. Cela signifie qu’il est interdit d’utiliser des semences OGM pour les cultures bio, pas d’alimentation animale issue des OGM pour l’élevage bio et pas d’ingrédients issus des OGM pour les produits transformés bio."
"En Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) l’approche du bio est plus souple que celle de l’Union européenne... Et dans les pays émergents, la question du bio se pose différemment. En effet, celle-ci dépend fortement des dispositifs et des critères mis en place par ces pays pour en garantir la crédibilité. À titre d’exemple, en Inde, au Brésil ou en Chine, les labels bio nationaux sont assez récents (la plupart ont été mis en place entre 2000 et 2010) et moins contraignants que leurs équivalents européens."
Lire l’article dans The Conversation.

Haute valeur environnementale (HVE) versus AB. Créé pour valoriser des changements de pratiques agricoles, ce label, trop peu ambitieux, est aujourd’hui décrié par des associations environnementales, qui y voient un outil d’écoblanchiment.
« J’en ai un peu honte », l’inventeur de HVE dénonce :
"À la base, « Haute Valeur Environnementale » devait être une certification pour pousser tous les agriculteurs à améliorer leurs pratiques. Au fil des années, l’industrie agroalimentaire a réussi à détourner l’ambition initiale. Le HVE est devenu un label visible par les consommateurs et très peu contraignant pour les agriculteurs. Lionel Vilain, l’inventeur du HVE, ne mâche pas ses mots et n’en revient pas de voir son label placardé chez McDonald’s".
Extraits de "Sur le front" France.TV.
Pour aller plus loin : Label Haute valeur environnementale : un instrument au service de l’agriculture intensive ? Reporterre.

Difficile de s’y retrouver parmi les labels qui fleurissent sur les emballages. D’autant moins facile qu’en parallèle des labels officiels, les professionnels développent leurs propres démarches de qualité… Label officiel ou non ?
Ces signes ont tendance à se multiplier au niveau national et européen et il n’est pas facile de s’y retrouver. D’autant moins facile que les professionnels développent aussi leurs propres démarches qualité...
La CLCV nous aide à déchiffrer tous ces labels.

Les quatre signes européens de la qualité :

  • l’Appellation d’origine protégée (AOP) ;
  • l’Indication géographique protégée (IGP) ;
  • la Spécialité traditionnelle garantie (STG) ;
  • l’Agriculture biologique (AB).

Ces signes sont gérés en France par les ministères chargés de l’agriculture et de la consommation ainsi que par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), sous la tutelle du ministère de l’agriculture.

Les projets d’AOP/IGP/STG sont homologués par arrêté interministériel avant d’être transmis à la CE pour enregistrement si les conditions du règlement européen sont respectées.

Un grand nombre de sigles et labels complémentaires :

Mescoursespourlaplanete.com avec l’aide de l’ADEME a repéré et décrypté plus d’une soixantaine de pictogrammes différents censés apporter un « plus » pour qui veut consommer responsable. Cette analyse a pris en compte le type de label, son origine (la nature de l’organisation qui l’a créé et en fait la promotion), le contenu de son « référentiel » (autrement dit le document qui explicite les critères imposés pour l’attribution), ainsi que le mode de contrôle imposé. Sont indiqués aussi quelles familles de produits (alimentation, hygiène & cosmétiques, produits domestiques …) et plus spécifiquement quels produits (papier, lessive, chocolat …) peuvent porter le pictogramme.

Les labels environnementaux les plus exigeants :

Nature et Progrès complète des produits certifiés biologique en y appliquant des critères plus sévères. Le label impose une absence totale d’huile de palme, de colorant, de parfum et d’antioxydant entre autres. Nature et Progrès intervient dans la gestion de l’entreprise, en lui prescrivant des produits d’entretien et ménagers naturels.

Le Label Demeter s’applique aux produits ayant le label agriculture biologique et impose d’autres critères. Parmi eux, la saisonnalité des produits frais, la limitation des produits utilisés dans la culture agricole. Le label lutte aussi contre le mal-être des animaux.

Bio Cohérence s’applique uniquement aux produits alimentaires ayant un label biologique. Il impose des critères liés aux conditions sociales et salariales des producteurs. Les pratiques agricoles ont pour but de favoriser la biodiversité, et la distance maximale exigée entre producteur et consommateur est de 80 km maximum.