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Les "Galline" et nous

Le 17 mars 2020, alors que beaucoup de pays d’Europe ont fermé leurs frontières, Michele, transmet aux associations qui commandent les agrumes de Sicile un bulletin spécial qui nous fait prendre conscience de l’importance de nos échanges commerciaux.

Les oranges c’est maintenant qu’elles sont mûres ! Demain elles pourriront sous les arbres.

La question se pose aux associations de savoir comment continuer à soutenir les producteurs du "consorzio" tout en organisant des distributions qui respectent les consignes de confinement. Si l’on considère par ailleurs (comme dans de nombreuses associations) que se sont des bénévoles de 65 ans et plus qui sont à l’organisation.

Ils ont besoin de nous, nous avons besoin d’eux.

En 2014, au terme d’un premier séjour aux pays "Galline Felici" l’épilogue du carnet de voyage mentionnait ces impressions :
"... J’ai vu des gens bien dans leur peau, des pauvres et des plus aisés, ils ne m’ont pas tout dit, ni de leur réalité, ni de leurs projets mais je suis convaincu qu’au delà des apparences la plupart des agriculteurs rencontrés sont sincères. Ils veulent vivre sur leur île, en harmonie avec la nature et préserver leur terre nourricière...
Les Siciliens sont attachants, souvent déconcertants. Ils ont un sens de l’hon­neur aigu. Gouvernés par la passion, à la fois chaleureux et discrets, indolents et fatalistes, ils sont indépendants...
Ils font preuve de générosité et d’une grande disponibilité. Je l’ai vérifié chez Lidia, Roberto, Antonio, Beppe, ...
La réalité n’est pas simple. Les "Galline" c’est seulement des familles d’agriculteurs et toute la Sicile n’est pas "Felice". Les arcanes administratives et la corruption quasi généralisée sont des freins. Mais si la majorité des siciliens prennent conscience qu’une autre voie est possible, comme le montre Roberto, ils peuvent développer cette belle région..." L’intégralité du carnet de ce premier voyage est à lire > ICI.

En 2016 et 2017 nous sommes retournés nouer des liens avec des producteurs et nous partiront en octobre 2018 pour un quatrième voyage.

"Je veux vivre" ; le 8 septembre 2018 à Toulouse
Photo : Jacques Solomiac

Des Propositions et/ou des modèles. Photo : Jacques Solomiac

Si nous consommateurs du Nord nous ne sommes pas totalement en phase avec les objectifs de Roberto et des "Galline" c’est probablement que nous ne subissons pas encore la même pression, sociale, économique, climatique, ... que la Sicile. Le dernier "pizzino" (Lire) nous informe des épisodes climatiques violents qui confirment la "tropicalisation du climat" en Sicile. Roberto se plaint aussi de l’intolérance et du fanatisme, ... Et, combatif, il propose, toujours et encore, des solutions avec le jardin des bio-diversités un projet ambitieux de partage (y compris de la propriété).

Comme Carlo Petrini (Slow Food) le dit : "Je me réjouis de l’engouement pour la bio, l’apparition de nouvelles formes de distribution, ... Le citoyen devient acteur, c’est formidable... Nous avons touché le fond ; le changement face à l’impasse de la production agricole est l’unique perspective ...".

Les citoyens mobilisés le 8 septembre pour la marche pour le climat ne revendiquaient pas autre chose. Nous sommes peut-être maintenant conscients que nous devons, et nous pouvons, changer nos comportements et nos habitudes pour le bien de tous.

Que se soit à proximité, chez nous, ou plus loin chez les "Galline", des solutions nous sont proposées. Ensemble partageons les ! Jacques Solomiac


>> Le site des Galline en français.