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Consommer mieux.

En matière de consommation, la tendance du circuit court évolue et se développe. Pour certains il s’agit de réagir à la pression de la grande distribution, pour d’autres le choix de la qualité l’emporte. Enfin pour la majorité c’est la proposition du système de consommation globalisé qui est rejeté.

Goût et plaisir retrouvés.

Pourquoi consommer des produits alimentaires, produits en France, qui ont fait des milliers de kilomètres, pour être transformés (et dénaturés) ? Les fruits et les légumes, lavés, emballés, traités pour se conserver, n’ont plus de goût. Et finalement les prix moindres de ces aliments de la grande distribution ne compensent plus le manque de plaisir à les consommer.

Ensemble, les consommateurs, par petits groupes, se sont rapprochés des AMAP ou des producteurs sur les marchés de plein vent et aussi ont organisé des groupements d’achats.

Dans la plupart des cas les consommateurs trouvent du plaisir à ces nouvelles pratiques conviviales qui donnent du sens à leur consommation. Les produits sont frais, à maturité, ont du goût, sont cultivés localement par des producteurs avec qui ils échangent. Et la démarche, dans son ensemble, est moins polluante (agriculture durable).

Santé et sécurité.

Une double exigence de traçabilité et de proximité s’est imposée d’elle même avec les crises sanitaires à répétition, les aléas climatiques et les contraintes économiques.

La suppression des intermédiaires entre le producteur et le consommateur permet, dans de nombreux cas, d’aboutir à une relation gagnante et durable : le consommateur se procure des produits locaux à un tarif raisonnable, il est sûr de la traçabilité.
Le producteur maîtrise la commercialisation de ses produits et en conserve la valeur ajoutée. Il noue une relation avec son client qui veut acheter directement pour avoir confiance. Tous sont gagnants et rassurés.

Un développement à la peine.

Dissimulées derrière une illusion de dynamisme les statistiques sur les circuits courts en France sont difficiles à obtenir. Le développement de cette consommation équitable et solidaire répond à un dramatique constat : baisse continue du nombre d’exploitations agricoles (1.262.700 en 1980 et 490.000 en 2010). Baisse qui continue au rythme de 3% par an selon les statistiques Agreste.
Le revenu des (petits) agriculteurs est en dessous du seuil de pauvreté pour 22% d’entre eux et 40% des exploitations dégagent un revenu inférieur au SMIC.

Ces deux facteurs associés au contrôle de 70% du marché par la grande distribution poussent les agriculteurs, surtout dans le bio, à trouver d’autres sources de diffusion de leur production.

Perspectives

Les circuits courts peuvent être un levier de l’économie sociale et solidaire (dans le monde agricole). Encore faudrait-il que les conditions de ce développement soient réunies. Plusieurs obstacles se dressent : pas assez de terres agricoles pour l’installation de jeunes paysans (foncier trop cher et trop rare), pas ou peu d’aide à l’installation en agriculture naturelle (bio), qui ne représente que 4% de la surface agricole en 2014. L’utilisation des semences fermières est interdite (secteur sous la coupe de quelques multinationales).

Les consommateurs et les producteurs doivent, ensemble, trouver les moyens de développer ce mode de consommation qui sera favorable à tous. Et, au delà, de sensibiliser le monde politique pour une plus grande considération de ces aspirations, de bon sens, pour la planète et pour l’humain.